peut on exercer comme éducateur sans diplôme?

[alex]

Nikky bonjour,

tu sais c'est un conseil que je te donne de mon expérience en vae car je suis un peu plus agé et expérimenté en la matière. Je ne te conseille pas d'abandonner tes études si tu as la possibilité de continuer en master 2 (sciences de l'education ou autre filière qui t'accepte).
d'une part car les études c'est toujours valorisé meme en vae car on demande de plus en plus de références théoriques. (livres, auteurs meme en vae) et d'autre part ça ouvre toujours des portes (certains employeurs peuvent apprécier les études universitaires et font équivalences)..de plus tu peux aussi évoluer sur des postes de cadre...donc ne négliges pas les études si tu peux encore continuer. tu peux travailler aussi dans le social en parallele, donc il existe des études par correspondance faut voir le site du CTEL centre téléenseignement .
et en ce qui concerne la vae faut voir le diplome qui est le plus approprié à ton expérience actuelle à la mairie. tu as le droit de présenter en parallèle ou sur un projet long terme, voila la vae reste plutot un projet à prévoir sur du long terme car ça demande de la maturité et expérience, compétences. ce n'est pas le meme mode d'evaluation que la fac. je n'ai pas dit non plus que la fac c'etait plus facile, mais à la limite il faut lire et apprendre des contenus, et la notation se fait sur une moyenne. en vae la notation est particuliere, ce n'est pas forcément scolaire.
je te dis ça car je me suis frotté à cette expérience de vae et j'ai vu autour de moi des surprises comme en bien ou en mal (tu n'as qu'a lire les liens de discussion sur le forum validation acquis de l'expérience pour comprendre) .je regrette à l'heure actuelle de ne pas avoir continué mes études en master, j'espere que ce n'est jamais trop tard, sauf que quand on a la trentaine c'est mieux de continuer ses études que lorsqu'on arrive à la quarantaine. pense y et ne te trompe pas sur le choix du diplome en vae.je te donne ce conseil car j'aime bien faire partager aux autres mes conseils... quand on a la possibilité de continuer les études universitaires faut mieux le faire, la vae viendra après dans le projet.

[lilou]

Hello !
Petite question... Penses tu que n'importe qui puisse exercer en tant qu'éducateur ???

En effet, une partie du métier touche aux qualités humaines que certains détiennent et leur permettent d'intervenir avec bienveillance et de façon adaptée, mais quand même.

Tu penses que la formation est là pour faire joli ??? désolé, c'est très direct mais j'ai du mal avec les personnes disant vouloir faire un métier en pensant pouvoir se permettre de se passer d'une formation... Crois-tu que si demain je veux être médecin sans passer par des études, on m'accueillera les bras ouverts ?

Comme cela a déjà été dit, il y a beaucoup de personnes ayant autour de la t=30aine au sein des formations d'éducs (et même de la 40aine). Pour ceux que j'ai connu dans ma formation, il ne l'ont pas regretté au contraire.

Tout ce que je peux te dire, c'est que si tu es motivé, il est loin d'être trop tard pour entrer en formation alors fonce, c'est une formation très enrichissante en plus. (D'autant qu'avec un master science de l'éducation, tu auras la possibilité d'avoir des allègements assez importants).

Concernant la VAE, je ne maîtrise pas tout mais des expériences dans l'animation ne permettent pas, je pense de pouvoir prétendre à une VAE éduc. Nous ne sommes pas des animateurs n'avons pas les mêmes missions. Te baser sur ces expériences (en tout cas uniquement sur celles-ci) pour passer ta VAE serait à mon sens une erreur de toute façon.

Si tu n'as aucune expérience dans le domaine, tente de trouver des remplacements en te faisant embaucher en tant qu'élève éducateur au sein de structures médico-sociales ou sociales. Ca te permettra de bien appréhender notre contexte d'intervention. Mais n'espère pas "être éducateur" et trouver un emploi en tant que tel juste parce que ça t'intéresse. Si la vie était si simple, sa se saurait...

Bonne soirée et désolé pour ce coup de gueule du début mais je vois de plus en plus de questions de ce genre et ça m'interpelle vraiment...

[alex]

salut Lilou, je comprends aussi tes interrogations... de toute façon il faut que Nikky puisse prétendre à la vae d'educ spé, ce qui n'est pas sûr. Mais je pense que toute voie est compliquée, que ce soit la formation, la vae, ou la formation continue avec le contrat de professionnalisation. et si ce n'est pas le cas (qu'on lui refuse la recevabilité ES) faut qu'elle voit avec un point relais conseil sur quel type de vae elle peut prétendre.
en ce qui concerne educ spé en vae je pense qu'effectivement il lui faut plus de maturité et d'expérience dans ce métier.
c'est pour cela que la vae educ spé me semblait plutot projet éventuel sur du long terme...et sur du court terme il était mieux pour elle qu'elle continue son master 2 (évidemment si l'université l'accepte car parfois il faut une note minimum au mémoire du master 1 ou alors voire avec autre parcours de master 2). si c'est possible ça vaut mieux pour elle sur le court terme d'autant plus que les études supérieures ça donne droit à des allégements (par voie de formation) et ça reste appréciable si elle choisi voie de vae car on demande en vae de plus en plus de références théoriques ça ne peut pas lui faire de mal. Mais si la fac ne l'admet pas en master 2, il serait plus judicieux qu'elle voit une autre vae en attendant le bpjeps ou EJE ou moniteur éducateur, elle sera plus accessible à mon avis par rapport à son expérience et compétences actuelle. de toute façon elle peut tenter de demander la recevabilité, on verra ce qu'ils diront; cdt alexandre

[pastels]

Bonjour,

Oui c'est possible car je suis passée par là il y a plusieurs années. Diplômée d'une maitrise d'italien, et après avoir été professeur contractuel d'italien en lycée, je décide de changer de voie. J'ai donc envoyé des candidatures spontanées dans presque tous les établissements médico-sociaux de ma région (environ 50 lettres). Finalement, j'ai pu effectuer des remplacements réguliers durant presque 2 ans en IME, IMPRO, FAS et MECS. A la suite de cela, j'ai eu la chance d'être embauchée comme educatrice scolaire dans un SESSAD pour enfants autistes. Cela fait maintenant 6 ans que j'y travaille et je présente ma VAE d'Educ Spé en septembre.
Je ne sais pas encore si ça sera concluant mais je fais le métier que j'aime depuis presque 8 ans donc ne lâche rien....
Aujourd'hui, j'aimerai pouvoir revoir la conseillère de l'ANPE qui m'avait dit que je n'arriverai jamais à entrer dans le social sans diplôme!!!

Courage à toi.
Ce n'est pas tout simple mais quand on veut quelque chose....

[sarah023]

Bonjour à tous

Puis-je vous demander dans quel type de structure vous travailler Arnaud ?
C'est inquiétant !

Par ailleurs je rejoins l'avis de tous mais notamment celui de lilou.
En effet, le diplome vous donne le droit d'exercer le metier en tant qu'ES (competences et connaissances) c'est la clé pour pouvoir exercer sereinement et etre credible face à votre enployeur, aux personnes suivies et aux difficultés auxquelles vous serez confronté.

Sans le diplome bien que vous aillez des connaissances,ce n'est pas suffisant, car à la moindre "bourde" on vous reprochera de ne pas être diplomé !
Votre responsabilité peut etre engagée egalement.

Bon courage en tout cas !

[Oliver's]

Bonjour, je suis (entre-autre)diplômé formateur d'adultes et je suis plutôt spécialisé dans l'insertion socio-professionnelle de jeunes et d'adultes handicapés. Sarah23, inquiétez vous je vous en prie, car comme le dit Arnaud, et bien je confirme ! (Je suis en basse Normandie)Et c'est avec l’expérience de travail dans deux des plus grosses associations du médico-social de ce département que je confirme. Il serait peut être temps de s'inquiéter... mais je dit ça... je dit rien.

[lili]

Oui voilà l'expérience de Pastels est très représentative de ce boulot que presque n'importe qui peut exercer sans qualification (sans vouloir te manquer de respect pastels, mais c'est un fait qu'à la base tu n'avais pas de qualification pour ce travail).

Dans les structures où j'ai bossé j'ai vu de tout: des cuisinières passer éduc de jour (véridique!) car manque de personnel, et pourtant ce ne sont pas les éducs au chômage qui manquent; des animateurs BAFA, un prof de boxe thaî, une mère au foyer "qui aimait bien les handicapés et puis c'est compatible avec ma religion", des gens au chômage qui ne savaient pas quoi faire mais qui ont "un bon contact avec les jeunes car ils ont grandi dans un quartier". Et je ne parle pas du niveau quand il s'agissait de rédiger des documents ou de la façon de parler avec certains partenaires; ça ne m'étonne pas d'avoir été prise de haut par les éducs de l'ASE vu les collègues que j'avais et qui donnaient une image plus que médiocre de la profession... de quoi être dégoutée d'avoir passé ce diplôme... en MECS j'étais la seule diplômée ES sur une équipe de8 ( 2ME, une ES VAE et les autres... rien); dans le handicap nous étions 2 sur une équipe de 12 (les autres: AMP, ou rien) avec les conflits qui s'ensuivent ( nous étions méprisées car nous nous croyions soi disant supérieures... tout ça parce que nous avions des discussions avec la psy!), en CHRS sur une équipe de 8, 4 éducs (et les autres en VAE, paysagiste et autres à la base) AU SECOURS! Alors ok le diplôme ne fait pas tout, mais au moins les éducs diplômés ont une certaine culture du social, des références théoriques communes, une réflexion, un recul etc. Et puis on se demande pourquoi on le passe au final. Je trouvais cela bien de donner leur chance aux personnes motivées sans diplôme, lorsqu'il n' y avait pas assez d'éducs, mais là avec tous les diplômés au chômage ça devient n'importe quoi, les non-diplômés passent parfois avant car moins couteux pour l'employeur! C'est une réalité!

Après 8 ans dans ce milieu je rends les armes... Donc pour répondre à l'auteur du post: oui ne t'inquiètes pas tu trouveras un boulot d'éduc sans diplôme, car celui ci ne vaut plus grand chose et surtout: tu couteras moins cher à l'employeur et tu seras moins "exigeant" puisque tu seras là en partie pour apprendre ton travail. Bonne journée.

[pastels]

Bonjour à tous,

Oui Lili, je vois bien que tu ne me manques pas de respect mais je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi... Durant mes années de remplacement et encore aujourd'hui je constate vraiment que le diplôme ne fait pas la qualité de la personne. Je travaille aujourd'hui avec des enfants porteurs d'autisme. J'ai des collègues très investis qui sont diplômés, et d'autres sans aucune formation et pourtant tout aussi compétents et motivés! L'inverse est vrai également. Je dirai que la motivation et la patience sont des facteurs de réussites dans le secteur médico-social....et ce quelque soit le diplôme. Certes, la personne diplômée commencera avec plus de connaissances. Mais je pense qu'une personne motivée peut très bien travailler si elle est ouverte d'esprit, se renseigne et accepte les conseils de ses collègues.
Enfin, je pense qu'on a aussi le droit de changer de voie à certains moments de sa vie. Pour ma part, même si j'ai beaucoup aimé l'enseignement en milieu "ordinaire", je ne changerai pour rien au monde... A l'époque, je n'avais pas la possibilité financière pour retourner en formation, alors je remercie aujourd’hui certains employeurs de m'avoir fait confiance (même si d'autres me proposaient des remplacements uniquement pour me payer moins cher qu'un éducateur, on est d'accord...).

Bonne journée à vous.

[lilou]

Pour revenir rajouter mon grain de sel, je vais faire quelques remarques...

"A l'époque, je n'avais pas la possibilité financière pour retourner en formation, alors je remercie aujourd’hui certains employeurs de m'avoir fait confiance"
Sur le fond, sur un plan purement personnel, c'est une vrai chance de pouvoir avoir accès à des structures du médico-social sans formation ni diplôme. Je ne critique pas ça, au contraire. Beaucoup de structures fonctionnent avec des remplaçants qui n'ont aucuns diplômes. Pour autant, elles savent faire la part des choses. Pour donner l'exemple de ma structure il y a plusieurs remplaçants non diplômés mais à côté il y a :
- Un nombre de titulaires obligatoires même en grande période de vacances
- Une écoute de la part des chef si des pros tirent un peu la sonnette d'alarme sur des remplaçants qui "ne font pas l'affaire" pour dire les choses simplement
- Des remplaçants à qui l'ont confie des responsabilités, que l'on intègre au mieux aux équipes, mais à qui on ne demande pas de faire le travail à notre place ou en tout cas jamais seuls (écrits importants, rencontres partenaires et familles...)
-Le principe de recruter un remplaçant diplômé dès lors qu'un arrêt dépasse les 3 mois est respecté.

Mais il faut voir les choses en face, ce n'est pas le cas partout. Les exemples que donnent lili parlent d'eux même et ça fait froid dans le dos.
Quand on voit qu'en MECS, on recrute des non diplômés qui au bout d'à peine quelques temps passés dans la structure, se retrouvent à écrire des rapports aux juges des enfants (écrits demandant une certaine habilité, de la prise de recul, de l'objectivité...), oui j'ai peur. Bien sûr que certaines personnes s'en sortent très bien, mais imaginez la cata quand cette responsabilité est donné à une personne un peu maladroite et qui n'y a pas été formée, qui n'a pas les clés pour faire ça correctement... et bien je vous dis ce qu'il se passe, ça devient dangereux et ce n'est en aucun cas dans l'intérêt de l'enfant !!!

Alors OUI, on peut exercer dans le social sans diplôme, mais NON, on ne peut pas être éducateur sans celui-ci. Educateur spécialisé, c'est un métier. Pour pouvoir exercer EN TANT qu'éducateur, il faut pouvoir prétendre au diplôme, c'est aussi simple que ça. Demain, sous prétexte de vouloir me ré-orienter, je n'irais pas chercher à devenir médecin juste parce que j'en ai envie, je n'irais pas me faire maçon ou patissière parce que je suis bricoleuse ou aime faire des gateaux.

C'est marrant quand même, j'ai l'impression que les métiers du social sont les métiers auxquels on peut prétendre en claquant des doigts sous prétexte que l'on travail avec de l'humain. Mais travailler avec l'humain est tout aussi technique que de bâtir une maison, voir plus technique encore si l'on prend l'exemple au pied de la lettre (si l'on compare la construction d'une maison et notre métier accompagnant un individu dans sa propre construction ou reconstruction.
Pensez vous vraiment que c'est à la portée de n'importe qui d'accompagner ces personnes ? Et bien non et c'est pour ça que les formations existent alors arrêtons d'essayer de les contourner. Parce que tant qu'on recrute des gens ainsi en se disant que certains s'en sortirons aussi bien que les éducs, sachez aussi que dans ces recrutement, on laisse passer aussi énormément de personnes qui par manque de compétences et de connaissances, sont plus néfastes aux personnes accompagnées qu'autre chose.


Et avant de recevoir la même remarque qui a déjà été faite (du genre, mais il y a des éducateurs qui ne font pas pour autant bien leur travail) : Je vais reprendre le même exemple que plus haut. Parmi les medecin, il y en a des bons et des mauvais. C'est pas pour autant qu'on peut dire de n'importe qui qu'il pourrait faire mieux que le médecin jugé mauvais... Quand un boulanger fait du mauvais pain, on va chercher sa baguette ailleurs, on ouvre pas tous une boulangerie à côté du dis mauvais boulanger.

Bref, désolé d'être si sèche, le vrai problème ne vient pas des personnes cherchant à intégrer le milieu du social et médico-social mais des recruteurs qui profitent des non diplômés et qui alimentent tout ça. Que peut-on y faire...

[pastels]

Bonjour Lilou,

Merci pour ton commentaire. Les forums sont bien là pour cela: on peut avoir des échanges constructifs même si nos avis divergent.
Je suis d'accord sur le fait que certains employeurs exagèrent sur l'embauche excessif de remplaçants non diplômés car ils "coutent" moins cher. C'est notamment le cas des CAE (contrat d'aide à l'emploi). J'ai travaillé en MECS et c'était franchement une catastrophe car le turn-over était impressionnant!

Je ne veux pas être négative mais je vois malheureusement autant de personnes diplômées qui ne maitrisent pas leur métier et en sont même "blasées". Tu parles des médecins et je comprends ce que tu veux dire. Mais je peux aussi te donner l'exemple d'enseignants, "bêtes de concours" (sans mauvais jeu de mots:) ) qui ont eu leur diplôme très facilement. Seulement, arrivés en classe, ces personnes sont confrontées à la réalité du terrain et le résultat n'est pas le même. Je peux en parler car j'ai été à l'iufm et j'interviens actuellement plusieurs fois par semaine dans des établissements scolaires pour accompagner les professeurs ayant un élève porteur d'autisme dans leur classe. Bien sûr,certains ont une vrai vocation pour ce métier aussi.
Par ailleurs, j'ai vu aussi plusieurs personnes diplômées démissionner dans ma structure. C'est pour cela que je pense vraiment que l'expérience du terrain apporte beaucoup.
Durant mes 2 années de remplacements,j 'ai rencontré un public très vaste en IME, MECS, FAS, IMPRO, ...ce qui m'a également permis de comprendre dans quel secteur je me sens le plus à l'aise.

Je dis donc à chacun sa chance! Si l'on a la possibilité de suivre une formation, il ne faut pas hésiter...et pour les autres, les candidatures spontanées sans diplôme sont également un moyen d'entrer dans ce beau métier et d'y rester...ou pas.